7 conseils pour réussir le déménagement de son datacenter
7 conseils pour réussir le déménagement de son datacenter
En moyenne, les entreprises changent de datacenter tous les sept ans. Que ce soit temporairement, le temps de travaux de réfection ou de mise aux normes, ou définitivement, à l’occasion d’une relocalisation ou d’un changement de prestataire, elles sont donc parfois amenées à déménager leurs infrastructures. Un évènement qui peut devenir hautement risqué et parsemé d’embûches, en l’absence de précautions et d’un savoir-faire très particulier.
Voici quelques règles à observer pour déménager en toute sérénité.
1. Réaliser un inventaire détaillé
Si le déplacement des équipements s’impose une fois toutes les options évaluées (rationalisation, consolidation et virtualisation peuvent par exemple faire gagner énormément de place si la contrainte n’est que spatiale), l’accent doit d’emblée être mis sur les préparatifs du déménagement. Clés de sa réussite, ceux-ci représentent en effet 90% du travail, contre seulement 10 % aux opérations visibles de manutention et de transport.
La première étape consiste à inventorier ce que contient le data center et ce qui sera à transférer vers le nouvel emplacement. On débute par un inventaire physique afin de recenser les matériels puis, on réalise un inventaire logique, des équipements uniques du point de vue de l’administration, comme des clusters, pouvant être composés de plusieurs machines physiques. Ces tâches sont bien entendu facilitées par l’existence d’une base de données de gestion de configuration (CMDB), mais l’audit de site demeure indispensable car des référentiels contradictoires ou insuffisamment à jour ne sont pas rares.
2. Associer en amont les parties prenantes
Pour minimiser les impacts du déménagement, on établit, en collaboration avec les utilisateurs, la criticité des différents systèmes et les plages de moindre activité durant lesquelles des coupures sont possibles. Dans le cadre de ces ateliers préparatoires, on fait également le point sur l’état de maintenance des différents matériels. En effet, certaines manipulations ne peuvent être réalisées que par le constructeur ou un mainteneur agréé et il est indispensable d’identifier et d’associer si nécessaire ces partenaires.
3. Anticiper
Lors de cette analyse préalable, on soulève des questions qui ne sont que rarement abordées, ce qui conduit fréquemment à identifier des anomalies ou des dérives : matériels oubliés, PRA jamais testés, sauvegardes irrégulières… Il peut en résulter un plan d’action afin d’être fin prêt le jour J. Le planning devra donc tenir compte de ces mises à niveau, puis donner au déménagement proprement dit les délais nécessaires pour le réaliser efficacement mais sans précipitation. La durée des opérations dépendra en grande partie de la nature des matériels et de leur criticité, et donc de la disponibilité des ressources à mobiliser pour les prendre en charge.
4. Urbaniser le site cible
Après les phases de cadrage et d’audit, il est indispensable de préparer au mieux le site qui accueillera les équipements. Il faut prévoir son urbanisation (emplacement des matériels, accès et circulation, zones chaudes et froides…) en tenant compte des contraintes physiques (poids et encombrement autorisés), électriques (puissance disponible) et calorifiques (climatisation) du datacenter. En matière de câblage, le plus courant est de recréer sur place une infrastructure réseau appropriée en se fondant sur un audit de l’existant dont on conservera en général le paramétrage logique.
5. Soigner la communication
Pour que tout se déroule au mieux, il est capital que tous les acteurs sachent parfaitement à chaque instant ce qu’ils ont à faire. On déploiera donc une communication à trois niveaux : opérationnelle, de direction et de crise. Très détaillée et en temps réel, la communication opérationnelle concerne tous les intervenants. Elle favorise notamment les échanges pour identifier sans tarder d’éventuelles difficultés techniques. La communication de direction informe les managers de l’avancement du projet et les alerte au plus tôt sur les points de friction qui nécessitent leur intervention. Enfin, la communication de crise prépare les circuits de décision s’il devait survenir des problèmes graves et imprévus, malgré toutes les précautions prises
6. Envisager tous les scenarii
L’expérience montre que, dans de telles opérations, l’inattendu comme l’improbable ne sont jamais loin. Tout doit donc être préparé jusque dans le moindre détail. Il faut prendre en compte les contraintes logistiques et de manutention au départ comme à l’arrivée (par exemple, la hauteur des quais de chargement et de déchargement, ou la largeur des portes et des accès). Il faut vérifier qu’à la date prévue, les opérations ne dérangeront pas excessivement les riverains, ni qu’elles ne seront perturbées par un événement local (marché, manifestation sportive ou culturelle…). Le cas échéant, on veillera également à obtenir toutes les autorisations administratives nécessaires. Enfin, les équipes, largement dimensionnées, se muniront de tous les outils, composants et pièces détachées nécessaires pour faire face à toute éventualité, y compris les aléas climatiques.
7. Faire appel à des professionnels
En conséquence, le déménagement d’un data center est loin d’être une simple opération de manutention et de transport. C’est une opération sensible qui nécessite un maximum de précautions et un véritable savoir-faire en la matière. Il faut donc se méfier de propositions commerciales aux tarifs alléchants mais dont les procédures, les ressources et les engagements restent trop vagues. Quel sera le périmètre exact de la prestation ? Sera-t-on accompagné par des experts lors de la phase de préparation ? Quels seront les livrables aux différentes étapes du projet et les recettes associées ? Aura-t-on un suivi en temps réel de l’exécution ? Bénéficiera-t-on d’experts de chaque système pour les rebrancher et les relancer dans les conditions appropriées ? Et si les choses dérapent ou ne redémarrent pas comme prévu, quels sont les recours ? De tels services ont certes un coût, mais c’est le prix de la qualité et de la sécurité d’une opération en tous points exceptionnelle.
Rédacteurs :
Franquelin LOPES : Business and Technical Developement Manager
Alexandre SIMON : Directeur de Projets